Mémoire historique de Uhlwiller – Niederaltdorf
Un grand merci à M. Charles Riehl, notre érudit d’Uhlwiller-Niederaltdorf,
pour la rédaction de la partie historique des villages.
Puis les Celtes ont été les nouveaux occupants du territoire qu’ils ont développé par de nouveaux modes de culture et en créant des chemins. Ces nouvelles voies de communication ont largement servi aux Romains qui se sont peu à peu installés dans la plaine du Rhin. C’est ainsi qu’ils ont construit la route romaine allant de Brumath vers Niederbronn. La présence d’un petit pont romain à l’ouest de Niederaltdorf date de cette époque. D’ailleurs la route départementale actuelle passant par Niederaltdorf est souvent parallèle à cette ancienne voie. Près de là existait autrefois une station romaine « Auf der Burgis ». Des fouilles ont permis d’y trouver des objets tels que des pièces de monnaie, des fragments de tuiles rouges et de vases. Les bâtiments romains ont été détruits au IVe siècle.
La création de la paroisse Saint-Pierre et Paul date de 766 et ce sont les moines de l’abbaye de Wissembourg qui en sont les fondateurs. C’est grâce à eux que le village s’est développé dans tous les domaines.
Quant à l’annexe Niederaltdorf, sa première citation remonte au 26 décembre 994, lors du don d’un terrain au couvent de Seltz par l’empereur Othon III.
En 1315, Uhlwiller-Niederaltdorf passe au bailliage de l’abbaye de Neubourg. Ceci entraîne des troubles dans la population. Les paysans, en désaccord avec la décision du tribunal épiscopal de Strasbourg de 1333 confirmant les droits de l’abbaye, assassinent l’abbé Berthold. Les coupables sont châtiés et les habitants condamnés à payer chaque année le « mordhafer » et ceci jusqu’en 1789. :
Cependant les moines instruits et entreprenants ont participé au rayonnement de l’abbaye face à une population illettré dont le savoir-faire se transmettait par voie orale.
D’après l’inscription gravée au-dessus du portail, la nef de l’actuelle église de Niederaltdorf a été construite en 1617 avec un clocher à colombages, juste avant la guerre de Trente Ans.
En 1787, la communauté villageoise construit une école qui doit aussi abriter le corps de garde et la prison. Une partie du coût de la construction est couverte par une vente de bois de la forêt communale.
Sous Napoléon Ier (1800-1815), la vie des habitants reprend son cours normal. L’ordre est rétabli et le développement économique favorise les travaux de construction ou de rénovation comme la maison d’école d’Uhlwiller et de Niederaltdorf. La population a sensiblement progressé et diverses professions artisanales se sont multipliées dans le village.
De 1815 à 1870, le pays a connu quatre Régimes et trois Révolutions. Chaque régime a son nouveau mode de fonctionnement avec de fréquents changements de maire. Durant cette période, de nombreuses maisons sont construites si bien que la population atteint 938 habitants en 1846.
En 1870, l’Alsace est annexée par l’Allemagne suite à la défaite de la France face aux Prussiens. A Uhlwiller beaucoup de jeunes gens partent à l’étranger afin d’échapper au service militaire obligatoire.
L’église actuelle est construite en 1876 et une nouvelle mairie est édifiée en 1878 sur un bel emplacement au centre du village. Le bâtiment est conçu dans un style propre à la région avec ses pierres de grès rose et la cloche du percepteur sur le pignon. Le sous-sol sert de local pour la pompe à incendie.
Uhlwiller devient célèbre dans les environs à cause d’un enfant du village qui est mécanicien et inventeur, Antoine Grussenmeyer (1840-1905. Après son apprentissage, il ouvre un atelier près de l’église et emploie jusqu’à 20 ouvriers, ce qui équivaut en ce temps-là à une petite usine. Dans cet atelier il ne se contente pas de fabriquer ou de réparer des machines agricoles. Il invente également. C’est ainsi qu’on lui attribue l’invention de la batteuse (Dreschmaschine), du manège, de la charrue-butteur et d’autres machines. Malheureusement Grusenmeyer n’a pas fait breveter ses premières inventions et c’est seulement très tard qu’il s’est laissé convaincre à faire cette démarche. D’après un journal il aurait déposé 21 brevets pour des scies et d’autres machines agricoles. Nous avons de lui deux brevets enregistrés à l’Office des brevets à Munich. L’un, daté du 5.02.1878 sous le n° 4.250, concerne un dispositif qui permet à la batteuse d’éjecter la paille non broyée. L’autre brevet daté du 6.02.1889 sous le numéro 55.295, prévoit un nouveau dispositif qui permet à la batteuse de réaliser la parfaite séparation du grain, de la paille et des saletés.
Les progrès économiques s’intensifient grâce au chemin de fer : une ligne est ouvert en 1881 ente Saverne et Haguenau. Les habitants d’Uhlwiller vont à Neubourg pour prendre le train pour aller à Haguenau et même jusqu’à Strasbourg.
En 1900, le village est raccordé au réseau électrique dont une centrale est installée à Pfaffenhoffen. Cette nouvelle énergie bouleverse complètement la vie du village. Elle contribue au développement de l’industrie. Beaucoup d’habitants du village vont travailler dans les usines des environs. L’administration allemande s’efforce de donner à l’artisanat une meilleure organisation et les apprentis doivent suivre des cours de perfectionnement. A l’époque on dénombre une centaine d’artisans dans la commune. Chez les agriculteurs, la production de houblon et de tabac est en forte augmentation grâce à l’arrivée des machines.
Le 1er août 1914, la mobilisation générale est décrétée pour les jeunes gens et les hommes et la guerre éclate. Elle va durer jusqu’en 1918. Les femmes et enfants d’Uhlwiller-Niederaltdorf effectuent les durs travaux des champs sans chevaux qui sont réquisitionnés pour le front. Le village perd 14 hommes morts sur les champs de bataille. Le 11 novembre 1918, l’Alsace redevient française.
Il est nécessaire pour les habitants d’apprendre la langue française et l’instituteur du village organise des cours du soir à cet effet.
L’exploitation de gisement pétrolier dans la région crée beaucoup d’emplois bien rémunérés. Par ailleurs, la forêt communale reste une source de richesse pour la commune.
La 2e guerre mondiale (1939-1945) sert de prétexte à l’Allemagne pour annexer l’Alsace. Les jeunes gens sont incorporés de force dans la Wehrmacht. Uhlwiller-Niederaltdorf perd 19 hommes tués et/ou disparus durant cette période. La population est soumise à toutes sortes de privations et doit se conformer aux cartes de rationnement. Avec l’arrivée de l’armée américaine fin novembre 1944, l’espoir de la paix gagne les habitants, mais pour peu de temps. En janvier 1945, les américains fixent leur front le long de la Moder laissant ainsi le village à portée des tirs des troupes allemandes. Durant ces mois d’un hiver très rude, des obus sont tombés sur l’église, sur l’école et sur plusieurs habitations, heureusement sans faire de victimes. Le 8 mai 1945 les jeunes du village ont sonné les cloches de l’église durant toute la journée pour fêter l’armistice
- L’arrivée de l’eau courante et la pose de canalisations
- L’ouverture d’une école maternelle en 1968 dans un local préfabriqué dans un 1er temps
- L’aménagement du terrain de football en haut du village en 1970 et du hall de Tir de la société Saint-Hubert
- La construction de nouveaux quartiers appelés « Lotissement ».
- La construction d’une nouvelle école maternelle en 1987 avec une salle socioculturelle et des locaux pour diverses activités.
Le 14 mai 1995, la commune inaugure le Musée du Pain suite à l’initiative de l’abbé Ritt qui en est le fondateur.
En conclusion, on peut noter que malgré l’implantation de nouveaux quartiers, la population d’Uhlwiller-Niederaltdorf reste stable. L’autre fait marquant concerne les agriculteurs : ils ne sont plus que 5 à Uhlwiller et 2 à Niederaltdorf et l’élevage bovin connaît une forte régression.
Enfin, la recherche de la qualité de vie demeure le principal motif d’attraction de nos villages.